L’école pour tous

L’école pour tous, non à l’exclusion des enfants frontaliers suisses

L’éducation est un droit fondamental pour tous les enfants, quelle que soit leur situation géographique. Dans ce contexte, la question des enfants transfrontaliers suisses se pose, soulignant la nécessité de politiques éducatives inclusives. Il est essentiel de comprendre que l’éducation doit être équitable et accessible à chaque enfant, quel que soit son statut de résidence. En favorisant un environnement inclusif, nous pouvons nous assurer que chaque enfant, y compris ceux des régions transfrontalières, peut s’épanouir sur le plan scolaire et social. En outre, des études ont montré que les pratiques éducatives inclusives profitent non seulement aux élèves directement concernés, mais qu’elles favorisent également la cohésion de la communauté dans son ensemble. Un environnement scolaire inclusif cultive l’empathie, la compréhension et le respect entre les élèves d’origines diverses. Il est donc impératif de plaider en faveur de politiques qui soutiennent ces élèves et de créer des cadres qui permettent leur intégration réussie dans le système éducatif.

Le 11 juin 2025, le Conseil d’État a décidé d’exclure dès la rentrée 2026 les enfants de frontaliers des écoles publiques genevoises.
Soyons clairs : cette décision ne vise pas une problématique administrative ou budgétaire. Elle s’attaque à des enfants. Des enfants souvent suisses, ayant grandi ici, scolarisés depuis la petite enfance, qui parlent, lisent, rêvent en se construisant dans un environnement genevois. Ils ont des amis, des enseignants qu’ils respectent, des parcours qu’ils suivent avec succès. Ils sont intégrés, investis et profondément attachés à notre canton.
Il s’agit de futurs citoyens, bientôt aptes à voter pour certains. Que retiendront-ils ? Qu’à 10 ou 12 ans, on les a exclus d’un système où ils réussissaient, car des adultes ont cédé à une logique comptable ou électoraliste ? Qu’une place méritée peut leur être enlevée par pur opportunisme politique ?
Alors, posons une question simple : Sommes-nous prêts à sacrifier leur stabilité, leur scolarité et leur équilibre sur l’autel de la planification budgétaire ?
Cette mesure est brutale, injuste et indigne. Elle viole les principes fondamentaux de notre démocratie :
• Le principe d’égalité : elle discrimine selon le statut des parents ;
• Le principe de proportionnalité : elle ignore les parcours individuels ;
• Le principe de bonne foi : des familles ont organisé leur vie autour de règles que l’on change du jour au lendemain ;
• Et surtout, l’intérêt supérieur de l’enfant, garanti par la Constitution suisse et la Convention internationale des droits de l’enfant.
Il est inacceptable que des enfants intégrés, équilibrés, réussissant dans leur environnement scolaire, soient punis pour des raisons administratives ou politiques. Ce n’est pas à eux de porter le poids d’un système mal anticipé ou sous-investi.
Et ne nous trompons pas de cible : les élèves frontaliers ne sont admis qu’en cas de places disponibles. Ils ne volent la place de personne. Ils ne créent pas de surcharge. Ce sont des enfants, rien d’autre.
Genève n’est pas un canton comme un autre. C’est un territoire transfrontalier, interdépendant, vivant au rythme d’un bassin binational. Les frontaliers y contribuent massivement : plus de 700 millions de francs par an dans les caisses publiques. On ne peut accepter leur contribution économique tout en rejetant leurs enfants.
À cette insécurité généré par cette décision s’ajoute une douleur plus intime : celle de devoir quitter brutalement leurs amis, leurs enseignants, leur environnement, leur identité scolaire. Le sentiment d’abandon par leur propre pays est d’autant plus violent qu’ils sont suisses, qu’ils ont grandi ici, qu’ils ont tissé tous leurs liens à Genève. Nos enfants pratiquent toutes leurs activités en Suisse, leurs repères sont ici, leur avenir aussi. Le lieu de résidence ne saurait effacer des années de scolarisation, de socialisation et d’enracinement.
Ce que nous demandons est simple, juste, humain : que les enfants déjà scolarisés à Genève puissent terminer leur parcours ici, là où ils ont commencé à apprendre, à grandir.


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